What are you doing ?

Zéphyr & Simon

Il devait se débarrasser de cette marque à tout prix. Il ne pouvait pas continuer à vivre reclus, à vivre dans la peur de blesser ou tuer quelqu’un d’autre. Il savait que Clary n’aurait pas souhaité qu’il vive de cette façon et pourtant, c’était difficile. Il la croyait morte, disparue à jamais, par sa faute. On pouvait bien lui dire ce qu’on voulait, s’il n’avait pas été là ce jour-là, jamais ça ne serait arrivé. Pourtant, quelque part au fond de lui, il avait du mal à se dire que sa meilleure amie était vraiment partie. Quoiqu’il en soit, il avait décidé de se rendre à l’Institut aujourd’hui, bien décidé d’essayer d’y trouver de l’aide ou au moins des informations. Avec de la chance, Magnus y serait aussi. Il était sans doute le plus susceptible d’avoir des informations. Il mit toutefois un temps avant d’enfin oser franchir le seuil de sa porte. Il avait vraiment peur. Pourquoi lui avait-on fait ça ? N’importe qui dirait sans doute que c’était génial qu’il soit intouchable, mais Simon considérait la marque comme une vraie malédiction. Ce serait une bénédiction s’il savait la contrôler. Or, là, il ne décidait de rien. Et il ne voulait plus vivre ainsi, il ne voulait plus de cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il n’imaginait même pas ce qui se passerait si la marque se déclenchait dans un endroit très peuplé. Il voulait juste retrouver une vie normale – du moins, aussi normale que possible vu les circonstances – et ne plus avoir peur de faire mal aux autres. Voilà donc la raison principale de sa présence à l’Institut. Mais sillonner ces couloirs sans Clary était bizarre, presque pas naturel.

Bien sûr, il avait d’autres amis ici, mais ce n’était pas pareil. Il avait presque oublié pourquoi il était là lorsqu’il s’arrêta soudainement, pensant avoir aperçu Clary. Sa présence était toujours là, à tous les coins de l’Institut. Mais ce n’étaient que des bribes de souvenirs. Peut-être devrait-il commencer par saluer Isabelle. Elle avait toujours été là pour lui et il avait sans doute besoin de ses mots réconfortants. Alors qu’il se mit donc en quête de la jolie brune, son attention fut attirée par une silhouette, un peu plus loin. Une petite silhouette. Sans doute l’un des apprentis chasseurs. Que faisait-il ? Il semblait sur ses gardes et surtout, il se trouvait non loin d’une sortie. Ce n’était pas ses affaires, mais Simon ne put s’empêcher de rejoindre le garçon, curieux, intrigué. « Hey. Qu’est-ce que tu fais ? » Il lui adressa un petit sourire qui se voulait rassurant. Il ne voulait pas le faire fuir ou le braquer. Il ne croisait pas souvent d’enfants dernièrement, mais en voyant ce garçon, il ressentit quelque chose d’étrange. Une certaine tendresse mêlée à une certaine mélancolie. Ce monde était dur et un enfant n’y avait pas sa place. Cette tradition était ridicule, mais bon… il n’était pas là pour juger les chasseurs de l’ombre. « Tu ne serais pas en train d’essayer de t’enfuir, par hasard ? » Pourquoi supposait-il ça ? Un pressentiment, une impression qui lui étaient venues rien qu’en l’observant.

Zéphyr poussa un énième soupir alors qu'il fixait le ciel de la fenêtre de sa chambre. Dommage qu'elle soit aussi haute en étage parce que si ça ne tenait qu'à lui, il aurait déjà sauté depuis longtemps, à la qupete de liberté. Au lieu de cela, depuis le début de matinée, il ne faisait que compter les avions qui passaient dans les nuages. Et lorsqu'il s'en était lassé, le gamin avait fini sur le ventre sur son lit, se plongeant dans un livre sur les runes anciennes. Parce que s'il n'était pas doué en combat, il pourrait au moins se rattraper sur ses examens de runes. Mais bien vite, l'ennui l'avait gagné. Alors Zéphyr s'était enfui de sa chambre, laissant toutes ses affaires, mise à part un sac à dos avec deux ou trois livres. Il avait l'intention de quitter l'endroit ce jour là. Parce que même si le directeur avait beau lui dire qu'un jour il serait à sa place à cet endroit, il ne l'était clairement pas. Sans un mot, le gamin passa donc de couloirs en couloirs. Et si au début, il évitait facilement les gardes de l'institut, tout se compliqua lorsque deux d'entre eux se trouvaient dans les parages, en discutant. Le gamin dû donc user de ruse. Et pour ne pas se faire voir, il fit le moon walk, tel Mickaël Jackson, entre plusieurs cartons entreposés là. Personne ne l'avait vu ou entendu. Son opération évasion était parfaite ! Maintenant , il ne restait plus qu'à franchir les portes de l'Institut et il serait libre comme l'air. Mais allait-il pouvoir vivre dehors alors qu'il n'avait pas un sous dans les poches ? Et surtout, le premier démon venu n'allait-il pas le tuer ? Il poussa donc un soupir de frustration, pesant le pour et le contre lorsque quelqu'un le héla. Perdu dans ses pensées, le brun sursauta, se retournant vers l'adulte qui avait osé troublé son moment de gloire. « Je cherche ma stèle, je crois que je l'ai perdue ici. On pouvait percevoir l'hésitation dans la voix du petit garçon qui espérait réellement que l'autre n'allait pas se rendre avec lui dans le bureau du directeur. En fait, il aurait pu se prendre un abonnement là-bas dernièrement. Il recula d'un pas lorsque l'inconnu le soupçonna de vouloir s'enfuir et il ne put s'empêcher de riposter, sur la défensive : « C'est pas du tout ce que vous croyez ! En fait, je... » Oui, que faisait-il tiens ? Il chercha un instant du regard ce qu'il pouvait bien faire par ici, avant de perdre toute crédibilité et de questionner, mal à l'aise : « Vous allez m'emmener voir le directeur c'est ça ? »

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Zéphyr & Simon

Lorsque Simon avait aperçu ce garçon, il n’avait pu s’empêcher d’aller le voir et de l’interroger sur ce qu’il faisait. Car il avait comme l’impression que le plus jeune cherchait à s’enfuir de l’institut. Ou alors, il se faisait totalement des idées, ce qui serait fort probable aussi. Il se serait alors ridiculisé en beauté devant un enfant. Génial, vraiment. Mais en même temps, il devrait avoir l’habitude de ce genre de situations à force. Le ridicule ne tue pas. Il était l’incarnation de cette expression. Même s’il était tout de même mort une fois. Mais pas à cause d’une situation ridicule. Le voilà qui se perdait encore dans ses pensées qui partaient dans tous les sens. Le garçon avait sursauté, ne s’étant probablement pas attendu à ce que quelqu’un l’aborde. Ou alors…il avait sursauté parce qu’il avait quelque chose à cacher ! Ha ! Une conspiration au sein de l’institut ? Encore une fois, il partait loin, trop loin. « Désolé. Je voulais pas te faire peur. » Il lui adressa un petit sourire d’excuse avant de finalement froncer légèrement les sourcils. Le garçon avait l’air hésitant lorsqu’il affirma chercher sa stèle. « Vraiment ? Je peux t’aider à la chercher si tu veux. J’ai pas grand-chose à faire pour le moment. » A part se morfondre encore dans un coin et culpabiliser. Et essayer de trouver quelqu’un qui aurait les réponses qu’il cherchait. Passer un peu de temps loin de tout ça ne pourrait lui faire que du bien. Simon ne tourna pas autour du pot et confronta directement l’enfant. Il avait sans doute vu juste étant donné sa réaction. Il réagissait clairement comme quelqu’un pris en faute. Simon se sentit un peu mal. Il ne voulait pas passer pour le rabat-joie de service ou quoi. Ce n’était pas lui.

Alors, il finit par esquisser un petit sourire, alors qu’il s’accroupissait à hauteur du garçon. « Quoi ? Je serais fou de vouloir déranger ce cher directeur. » Il lâcha un petit rire avant d’ajouter, sur le ton de la confidence. « Il est pas très commode, parfois. » Simon appréciait Alec, même s’il ne savait jamais vraiment comment se comporter en sa présence. Et parfois, il le trouvait impressionnant. Seulement parfois. « Tu sais quoi ? Ce sera notre secret à nous ! Mais seulement si tu me dis pourquoi tu voulais partir. » Il y avait peut-être une très bonne raison, après tout ! « Je m’appelle Simon. Et toi ? » Cette fois, pas de réplique à la James Bond. Pas pour un gamin. Il finit par se redresser et regarda autour de lui. « Tu n’as pas réellement perdu ta stèle, si ? » Il adressa un petit clin d’œil à son interlocuteur. « Mais si le vilain directeur me le demande, je lui dirai que je t’ai aidé à la chercher. Ça te va ? » Il n’allait quand même pas vendre un gamin au directeur de l’institut, ami ou non. Et puis, cet enfant n’avait encore rien fait. Il était toujours à l’institut, il ne s’était pas enfui.

Zéphyr n'avait jamais aimé être dérangé à vrai dire. Il avait toujours bien apprécié la solitude et s'en complaisait. Alors lorsque quelqu'un l'avait surpris, en train d'essayer de fuir des lieux, il avait sursauté. Mal à l'aise, il s'était passé la main dans les cheveux, les ébouriffant encore plus qu'ils ne l'étaient déjà, tout en portant son attention sur l'autre homme face à lui. Il arqua les sourcils, ne se souvenant pas de l'avoir déjà croisé à l'Institut. Alors peut-être était-ce un représentant de l'Enclave venu voir si tout se passait bien ? Et si c'était le cas, il allait sûrement discuter avec le directeur des lieux. Donc, cela voulait dire que Zéphyr allait encore en prendre pour son grade. Il inventa donc une histoire de perte de sa stèle, alors qu'elle se trouvait en vérité dans un placard de sa chambre, et il fut surpris de constater que le brun voulait l'aider à la retrouver. Se passant donc de nouveau la main dans les cheveux, le gamin finit par lâcher : « C'est gentil mais je préfère me débrouiller seul... » Et de toute manière, il avait toujours été seul et ce n'était pas maintenant que cela allait changer. Le petit garçon allait d'ailleurs repartir vers sa chambre, sans un mot, pour faire comme si rien ne s'était passé. Sauf qu'il avait bien trop peur que l'autre n'en parle au directeur. Alors, lorsque le Vampire s'agenouilla pour se mettre à son niveau et lui assurer qu'il n'allait pas déranger Lightwood pour si peu, le gamin soupira de soulagement, avant d'avouer : « Moi je ne l'aime pas. Surtout lorsqu'il me convoque pour rien... » Bon en réalité, ce n'était pas rien puisque le gamin n'avait pas voulu travailler en classe. Et Alexander avait été plutôt sympathique pour le coup puisqu'il lui avait accordé plusieurs heures de lecture en plus. Zéphyr sourit timidement à Simon lorsqu'il lui annonça que cela serait leur secret, alors, il osa se confier : « J'aime pas être ici, ça craint trop... » Bon à part lorsqu'il se trouvait dans l'immense bibliothèque à lire. Il pouvait rester des heures et des heures dans cet endroit sans voir le temps passer. Mais ça, les adultes ne semblaient pas le comprendre... « Moi c'est Zéphyr. » Il offrit un sourire timide au jeune Vampire, avant de finalement lui répondre, en haussant les épaules : « Ben non, elle est dans ma chambre. Mais j'en veux plus de toute façon. J'ai pas envie d'être un Chasseur d'Ombres ! »

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Zéphyr & Simon

Simon se retrouvait donc face à un gamin qui, manifestement, avait quelque chose en tête. Qui lui avait menti aussi sur ce qu’il faisait. C’était évident. Mais Simon aussi avait eu son âge un jour, il aimait donc croire qu’il pourrait comprendre. De toute façon, il n’avait aucune intention d’alerter Alec si ce n’était pas absolument nécessaire. Il avait certainement mieux à faire que de s’occuper d’un garçon fugueur. Si c’était bien ce qu’il avait été en train de faire avant que Simon ne l’interrompe. D’ailleurs, Alec devait avoir les oreilles qui sifflaient vu comment ils parlaient de lui. Simon imaginait déjà son air pas content et ça le fit doucement sourire. Son jeune interlocuteur lui confia qu’il ne l’aimait pas parce qu’il le convoquait souvent pour rien. Simon haussa un sourcil. « Vraiment ? Je suis sûr qu’il doit avoir ses raisons. Tu sais, parfois, il faut écouter les grands. Ils peuvent avoir de précieux conseils. Peut-être que tu ne le comprends pas aujourd’hui, mais plus tard, tout fera sens ! » Bon sang. Depuis quand donnait-il des leçons comme ça ? En même temps, il était censé être l’adulte, le plus responsable des deux. Et puis, il avait fait pas mal de bêtises par le passé, des choses qu’il regrettait et qu’il aurait aimé changer. Mais ça, c’était une autre histoire. A son grand soulagement, le vampire parvint quelque peu à gagner la confiance du garçon qui lu confia alors qu’il n’aimait pas être à l’institut. Simon était touché et lui adressa un petit sourire qui se voulait rassurant. « Allons, ça doit pas être si terrible quand même ? » A vrai dire, il n’en savait rien. Certes, il passait pas mal de temps à l’institut, mais il n’y vivait pas. Il ne savait pas à quoi ressemblait le quotidien des apprentis chasseurs d’ombres.

« Zéphyr ? C’est super cool comme prénom ! Tu sais que Zéphyr est un dieu de la mythologie grecque ? C’est classe, non ? » Sans doute que son interlocuteur le savait déjà et sans doute que Simon n’était pas le premier à le lui dire, mais peu importe. « Mais dis-moi… tu comptais aller où comme ça ? Je veux dire ici, tu peux dormir au chaud, tu manges à ta faim et en plus, tu apprends à te battre ! C’est un peu comme une colonie de vacances façon surnaturelle, non ? » Ce qu’il pouvait raconter comme conneries. Mais ce n’était pas nouveau. « Je vais pas te mentir, j’y connais rien à tout ça, mais ce dont je suis sûr, c’est que les chasseurs d’ombres sont vraiment badass ! T’as pas envie de leur ressembler, plus tard ? » Les enfants aimaient les superhéros, non ? Et se prendre pour eux ? Ou bien n’était-ce vrai que pour Simon, petit geek depuis toujours ? « T’as pas envie de défendre les innocents contre de vilains méchants ? » C’était certes simplifier la chose, mais au moins, c’était compréhensible. « Y a pas un seul truc qui te plaise ici ? »

Zéphyr savait d'avance qu'il avait perdu la bataille. Il savait aussi que si le directeur avait vent de toute cette histoire, il allait prendre cher. Il supplia donc l'autre garçon de ne rien dire. Et lorsque Simon lui assura qu'il ne dirait rien, le petit garçon poussa un léger soupir de répit. En réalité, il avait marre de se battre dans cet endroit. Et peu à peu, il commençait à se dire qu'il allait finir par se soumettre aux règles des lieux et se faire oublier. Personne ne pouvait de toute manière plus rien faire pour lui à présent puisqu'il n'avait plus personne sur qui compter. Alors lorsque Simon lui indiqua qu'il fallait parfois écouter les plus grands, le gamin poussa un soupir, avant de lâcher : « Vous avez peut-être raison... » Le gamin baissa donc la tête, chassant définitivement son idée de quitter les lieux. Il ne put cependant s'empêcher de lâcher qu'il n'aimait pas se trouver là. Et lorsque le Vampire lui lâcha que ça ne devait pas être terrible, le gamin resta silencieux. Il venait après tout de perdre ses parents. Et même s'il savait depuis sa naissance qu'il avait du sang d'Ange dans les veines, il n'avait jamais étudié la possibilité d'apprendre à sa battre. Parce que ses parents l'avaient toujours protéger de tout ça... « Vous ne pouvez pas comprendre... » Il préféra donc changer la conversation, ne voulant pas s'apitoyer sur lui. De toute manière, Alexander lui avait bien fait comprendre qu'il ne pourrait pas changer le passé et qu'il devait avancer. Le gamin se présenta donc et il approuva d'un signe de tête lorsque Simon lui parla de Mythologie. « Je sais. C'est le fils d'Eos et Astreos. » En réalité, il avait lu bien assez de livre sur la mythologie grecque pour savoir ce genre de chose. Il releva alors son regard lorsque l'homme qui lui faisait face lui demanda où il comptait partir. Le jeune Chasseur d'Ombre observa de nouveau la porte de l'Institut, toujours aussi tentatrice, avant de reporter son attention sur la créature obscure qui semblait ne trouver que des points positifs à l'endroit... « Je voulais rentrer chez moi... Ma maman et mon papa me manquent... » La fin de sa phrase avait été murmurée alors qu'il retenait à grande peine les sanglots qui perçaient dans sa voix. Il ne voulait simplement pas pleurer devant un inconnu, qui plus est une créature obscure. Il hocha donc négativement la tête, autant pour faire partir les larmes qui menaçaient de couler que pour faire comprendre à Simon qu'il n'aimait pas être un Néphilim. « Je veux juste être moi ! » Il leva donc les yeux au ciel, lorsqu'il fut question de super héros. Lui se fichait pas mal d'être un héros. Au contraire, il préférait de loin le calme de la bibliothèque. Alors, il finit par lâcher simplement, tout en évitant le regard du plus âgé sur lui : « J'aime bien aller à la bibliothèque. Au moins là-bas, personne ne m'embête... »